Article N° 7815

Polluants éternels

Polluants éternels : des ennemis sournois !

Abderrahim DERRAJI - 28 avril 2024 20:13

Depuis quelques années, l'expression «polluants éternels» revient de plus en plus souvent dans les médias et les discussions scientifiques. Ces polluants, également connus sous le nom de PFAS (per et polyfluoroalkyl substances), suscitent l'inquiétude des scientifiques et de différentes organisations. La dernière action en date a eu lieu aux Pays-Bas, où onze organisations ont déposé une plainte contre le gouvernement néerlandais concernant les effets préjudiciables des PFAS.

Ces polluants éternels, qui résistent à la dégradation et persistent dans l'environnement, sont accusés de nuire à la santé et à l'écosystème. Les plaignants reprochent au gouvernement néerlandais de ne pas avoir pris les mesures qui s'imposent afin de limiter les dommages pouvant être causés par ces substances. Ils lui demandent, par ailleurs, la reconnaissance de sa responsabilité dans la pollution par les PFAS et une enquête sanitaire nationale.

Le gouvernement a donc trois mois pour répondre aux exigences des plaignants, faute de quoi un procès aura lieu. Les Pays-Bas ne sont pas la seule nation où les polluants éternels sont pointés du doigt. La France adopte une loi pour interdire les PFAS dans les cosmétiques, textiles et produits de fart d'ici 2026, et dans tous les textiles d'ici 2030. Le Parlement européen interdit les PFAS dans les emballages alimentaires. Quant aux États-Unis, ils classent les PFAS PFOA et PFOS comme dangereux et fixent des limites dans l'eau potable.

Les scientifiques appellent à la prudence face à ces substances, soulignant la complexité de mesurer leurs effets cumulés.

Ces polluants, souvent issus de produits chimiques industriels ou de déchets, comprennent les PCB (polychlorobiphényles), les pesticides organochlorés, les retardateurs de flamme bromés, etc. Leur capacité à persister dans l'environnement et à s'accumuler dans les tissus vivants, y compris ceux des êtres humains, les rend particulièrement dangereux. Les polluants éternels sont associés à plusieurs problèmes de santé, notamment les troubles du développement, les maladies respiratoires, les troubles neurologiques, les cancers et les perturbations hormonales. Leurs effets nocifs peuvent se manifester dès la petite enfance et se poursuivre tout au long de la vie, amplifiés par l'exposition continue à des niveaux souvent indétectables, mais dangereux.

L'inquiétude est d'autant plus grande que ces substances toxiques ne connaissent pas de frontières. Elles se propagent à travers les océans, contaminent les sols et s'infiltrent dans la chaîne alimentaire mondiale. Ainsi, même les populations éloignées des sources de pollution directe ne sont pas à l'abri de leurs effets délétères.

Face à cette menace persistante, il est impératif que les gouvernements, les entreprises et la société civile unissent leurs efforts pour élaborer des stratégies de prévention et de gestion efficaces. Cela implique d'abord de limiter la production et l'utilisation de ces substances toxiques en faveur d'alternatives plus sûres et durables. Des mesures strictes de réglementation et de surveillance sont également nécessaires pour contrôler leur dispersion et réduire leur impact sur la santé humaine et environnementale.

De plus, il est primordial d'investir dans la recherche et le développement de technologies de dépollution innovantes pour nettoyer les sites contaminés et réduire la charge de ces polluants dans l'environnement. L'éducation et la sensibilisation du public jouent également un rôle essentiel en encourageant des comportements individuels et collectifs plus respectueux de l'environnement.

 

Pour conclure, la lutte contre les polluants éternels est un défi majeur pour la santé et la durabilité de notre planète. En reconnaissant les méfaits de ces substances toxiques sur la santé humaine, en œuvrant pour en réduire leur impact et en prenant des mesures audacieuses et concertées, nous pouvons espérer un avenir plus sain et plus sûr pour notre planète et pour les générations à venir.

Source : PharmaNEWS